GODZILLA : Les 70 ans du Kaiju
Figure emblématique de la pop culture, que vous le connaissez par les films japonais qui l’ont vu naitre ou par les adaptations américaines, Godzilla est un personnage qui ne passe pas innaperçu. Aujourd’hui, grâce à l’expertise de Sébastien Harlé, nous allons retracer ensemble la totalité de sa filmographie.
Période Showa (1954-1975 – 15 films) :
1 – Godzilla (1954)
Inspiré par les films américain King Kong de 1933 et Le Monstre des temps perdus de 1953 (réalisé par le réalisateur français Eugène Lourié), le producteur Tomoyuki Tanaka convint la Toho de produire un film de monstres et ainsi de créer le genre Kaiju eiga (films de monstres) au Japon. L’écriture est confiée à Shigeru Kayama et Takeo Murata quant à la réalisation à Ishiro Honda.
Le monstre, Godzilla, devait à tout prix marcher debout, un acteur pouvait donc rentrer dans un costume et celui n’est autre que Haruo Nakajima, athlète et feru d’art martiaux. Eiji Tsuburaya, le responsable des effets spéciaux, créa alors le Tokusatsu, qui combine l’utilisation de maquette pour les décors et des acteurs en costumes de monstres.
Godzilla est une force de la nature, l’incarnation de la destruction qu’apportent la guerre et le nucléaire. Le Japon venant de sortir de la Seconde Guerre Mondiale avec le bombardement d’Hiroshima et Nagasaki, Godzilla représente la plus grande peur du pays.
Toute l’iconographie de Godzilla est créée ici : le design, le cri iconique, les pas lourds, son souffle atomique ainsi que son thème.
Ce tout premier film est donc en noir et blanc et possède une mise en scène brillante ainsi que des effets spéciaux de prestige (pour l’époque) qui va effrayer le pays entier.
2 – Le retour de Godzilla (1955)
Le premier film a été un immense succès et la Toho décide de mettre en chantier une suite dès l’année suivante : Godzilla est donc “ressuscité” pour affronter un nouveau kaiju, Anguirus.
Ce film va établir une chose : Godzilla est capable d’affronter d’autres monstres et le cinéma de kaiju va pouvoir décoller.
3 – King Kong contre Godzilla (1962)
C’est en 1962 que le scénario américain, King Kong vs Frankenstein, atterrit sur le bureau de la Toho. Le studio va remplacer Frankenstein par le monstre vedette, Godzilla. Le projet historique est ainsi né ! De plus pour faire les choses en grand, il s’agit du premier film de la franchise tourné en couleur.
Le réalisateur du premier film répond présent mais change le ton du film et abandonne la teneur dramatique des précédents opus pour ici tirer vers la satire avec pour objectif de s’adresser à un plus large public, sans oublier le combat légendaire des deux monstres.
4 – Mothra contre Godzilla (1964)
Après l’immense succès du précèdent opus, le studio décide, en réunissant la même équipe, de faire rencontrer à Godzilla un autre de leur monstre phare, Mothra la mite géante. Le papillon va ajouter différents personnages au folklore de Godzilla : Mothra sous sa forme de paillon mais aussi sous sa forme larvaire et les jumelles de l’île Infant. Ces personnages deviendront récurant quand Mothra apparaît à l’écran.
Il s’agit du dernier film de l’ère où Godzilla est présenté comme l’antagoniste.
5 – Ghidorah, le monstre à trois têtes (1964)
Deuxième film Godzilla de l’année, le film a été produit rapidement pour sortir durant les fêtes de fin d’année pour remplacer un autre projet du studio annulé.
Ce film fait revenir Godzilla mais aussi Mothra, sous sa forme larvaire, et va s’ajouter un autre monstre issu d’un autre succès de la Toho, Rodan le ptérodactyle. Ainsi né l’univers partagé des monstres de la Toho, bien avant celui de Marvel.
Les différents protagonistes vont devoir s’allier pour affronter une des plus grandes menaces, Ghidorah le dragon doré à 3 têtes. Pour la première fois, Godzilla n’est plus considéré comme l’ennemi de l’humanité.
6 – Invasion Planète X (1965)
Godzilla est plus populaire que jamais, une suite est alors mise en chantier et pour la première fois dans cet univers nous nous dirigeons dans l’espace et plus précisément la planète X.
Pour cela Godzilla n’est pas seul est peut compter sur Rodan pour de nouveaux affronter Ghidorah avant de s’allier pour défaire les Xiliens, ces extraterrestres qui voulaient contrôler mentalement les kaijus pour envahir la planète Terre !
Malgré le budget réduit et le ton infantile, Invasion Planète X est un véritable space opéra et servira de modèle pour de nombreux futurs films de la série.
7 et 8 – Ebirah contre Godzilla (1966) / Le fils de Godzilla (1967)
Ce projet a d’abord été écrit pour King Kong mais la Toho décide de le remplacer par Godzilla, qui est plus approprié pour combattre une menace aquatique. Accompagné de Mothra, Godzilla va affronter Ebirah, le terrible crustacé géant.
Le film va souffrir de restriction budgétaire et va donc remplacer son équipe créatrice en commençant par le réalisateur Ishiro Honda, remplacé par Jun Fukuda. Le compositeur est Masaru Sato qui a remplacé Akira Ifukube depuis le deuxième film et va surfer sur une composition rock des années 60 plutôt que l’habitude musique orchestrale. Le plateau de tournage n’est plus le même non plus : on passe de l’archipel japonais moderne à une île reculée du Pacifique.
Ce film marque aussi le début d’un Godzilla plus humanisé qui va s’intéresser au sort des humains.
Pour le 8ème long métrage, l’équipe du précédent film est de retour, alors que les créateurs de Godzilla sont occupés avec le deuxième film de King Kong, La revanche de King Kong. Toujours sur cette île du Pacifique, la production fait un ajout crucial à la franchise : le “fils” de Godzilla, Minilla.
Ce film va humaniser plus que jamais son héros à écaille en y ajoutant même une forme d’humour qui deviendra courant pour le reste de l’ère Showa.
D’autres monstres vont aussi faire leurs apparitions comme Kumonga, l’araignée venimeuse géante qui est animé par 20 marionnettistes à la fois. L’île va donc être surnommée par les personnages l’île aux monstres.
Malheureusement, ce film marque aussi le début de la chute de popularité de la franchise Godzilla. Tellement que le studio n’est pas sûr de pouvoir le maintenir en vie encore longtemps et réfléchi à un film final.
9 – Les envahisseurs attaquent (1968)
Incertain de l’avenir de la franchise, la Toho décide de faire revenir l’équipe des débuts pour réaliser le bouquet final, qui doit être l’ultime film de Godzilla.
Pour cela nous retrouvons tous les monstres des précédents films (Godzilla, Minilla, Mothra, Rodan, Anguirus) ainsi que d’autres monstres issus d’autres films sans rapport avec Godzilla (par exemple Manda, Gorosaurus, Varan…) vivent en paix sur l’île aux monstres, Kaijuland.
De nouveau, une menace extraterrestre, les Kilaaks, contrôle mentalement les monstres et exigent la reddition des habitants de la Terre. Les humains vont alors libérer les monstres du contrôle mentale mais c’était sans compter sur le dernier atout des Kilaaks, King Ghidorah. Il s’ensuit alors une bataille contre le dragon à trois têtes où tous les monstres sont unis pour le défaire.
Ce film, qui devait être un baisser de rideaux, a montré combien Godzilla était encore populaire mais pour encore combien de temps ?
10 – Gojira-Minira-Gabara : All Kaiju Daishingeki (1969)
Avec le succès du précèdent film, la Toho met en chantier une suite avec la même équipe qui va être confronté à une réduction de budget et va même recycler des scènes de combat des précédents films.
Ce film se veut plus intime, plus humain et va utiliser les monstres comme une allégorie de nos conflits ainsi la bagarre de gros monstres passe aux seconds plans.
Malheureusement ce film figurera parmi les films les moins convaincant de la série.
11 – Godzilla contre Hedorah (1971)
Une suite est mise en route mais est, cette fois-ci, réaliser par un débutant, Yoshimitsu Banno.
Un nouveau monstre est alors créé, Hedorah, né de la pollution et ne cessera d’évoluer tout au long du film. Godzilla, qui se foulait être jadis le péril nucléaire devient, ici, le champion de Mère Nature face à la pollution humaine. Le film veut faire passer un message écologique.
Ce film va s’aventurer à la lisière du gore où Godzilla va plonger ses pattes dans les orbites d’Hedorah qui va saigner abondamment d’une matière visqueuse noire.
12 – Godzilla contre Gigan (1972)
La franchise est sortie des sentiers battus avec l’opus précédent et va opérer un retour aux sources avec ce film.
Godzilla sera accompagné de son ancien ennemi devenu allié, Anguirus, avec qui, durant une scène, il aura une conversation en langage monstres qui sera traduit par des phylactères de BD. Nos deux monstres vont affronter une ancienne menace spatiale, King Ghidorah accompagné d’un nouvel ennemi venu aussi de l’espace, Gigan, le parfait compromis entre un robot et un rapace.
Malgré la différence de ton avec le film précédent, celui-ci est aussi vecteur d’un message anti-pollution mais aussi des dangers de la technologie.
De plus ce film marque le départ dans le rôle-titre de Haruo Nakajima, interprète de Godzilla dans le costume.
13 – Godzilla vs Megalon (1973)
En 1972, la Toho organise un concours de dessin pour les écoliers qui a pour but de créer un nouveau monstre qui figurera dans le prochain film. Ainsi est né Jet Jaguar, robot au sourire qui deviendra durant le film un allié de Godzilla.
Ce dernier va devoir affronter Megalon, le dieu scarabée d’une cité sous-marine qui l’a libéré pour arrêter le monde de la surface et leurs essais nucléaires. Il sera accompagné de Gigan, le méchant du précédent film.
Pour des raisons de planning, la production du film est l’une des plus rapide, 6 mois seulement. Avec un tournage qui ne dépasse pas trois semaines, le scénario n’est pas terminé, seul un synopsis existe et les dialogue sont écrient au fur et à mesure avec le casting.
Dans l’ensemble, le film reste apprécié des fans notamment avec l’ajout de Jet Jaguar à la mythologie de Godzilla.
14 – Godzilla vs Mechagodzilla (1974)
Pour les 20 ans de Godzilla ce dernier va devoir affronter son homologue mécanique, Mecha-Godzilla, accompagné d’Anguirus et d’un nouveau colosse de nature mystique King Caesar.
Mechagodzilla est d’abord dissimuler sous une fausse peau et est envoyé affronter les monstres par des hommes singes extraterrestres. Cet opus est particulièrement violent Anguirus manque de mourir et Godzilla se met même, pour la première fois, à saigner lors de l’affrontement avec Mechagodzilla.
Scénario et effets spéciaux soignés en fait un des films préférés des fans et permet d’offrir au pauvre Anguirus une dernière et mémorable apparition pour les trente prochaines années.
15 – Mechagodzilla contre-attaque (1975)
Le réalisateur originale, Ishiro Honda, retrouve une dernière fois le monstre qu’il a fait naître mais cette fois basé sur un scénario tiré d’un concours organisé par la Toho l’année précédente.
C’est un retour aussi d’un ton plus adulte et horrifique de ses débuts. Le film franchit aussi une autre limite en plus de la violence : celle de la nudité, où une poitrine nue est montrée à l’écran.
Contrairement aux autres films, ce dernier débute juste après la fin du précédent. Mechagodzilla est reconstruit durant celui-ci et est accompagné d’un autre monstre, Titanosaurus, et seront défait tous les deux par Godzilla.
Cet opus reçoit de très bonnes critiques mais fait une contre-performance dû aux désintéressements du moment des films de kaiju par les Japonais. La Toho prend alors la décision de mettre sur pause la franchise Godzilla et marque ainsi la fin de l’ère Showa. Ishiro Honda fait ses adieux à la franchise qu’il a créé et aimé depuis 1954.
Période Heisei (1984 – 1995 – 7 films) :
16 – The Return Of Godzilla (1984)
Après 10 ans à avoir hiberné, la franchise revient à la vie pour ses 3O ans en opérant un retour aux sources sombre et dramatique. Le temps du Godzilla ami des enfants, qui a définit l’essentiel de la période Showa, est révolu, place au Godzilla ravageur. En plein dans les années 1980 où la guerre froide est dans toute les têtes, Godzilla redevient la personnification de la menace atomique sous-jacente.
Pour cela, la Toho fait table rase du passé à l’exception du tout premier film : Le retour de Godzilla fait suite au Godzilla de 1954. Les premières images de ce film font même écho au film de 54 et de la même façon le scénario s’intéresse au destin tragique de différentes personnes. Rappelant ainsi au public la crainte et le respect que Godzilla doit inspirer. Avec un final apocalyptique, sombre et triste voir même presque nihiliste, cela sera la caractéristique de la série de film de cette ère.
Un nouveau costume est créé, plus grand que le précédent et avec une gueule sophistiquée qui rend le monstre plus expressif pour les gros plans. C’est Kenpachiro Satsuma, successeur d’Haruo Nakajima, qui interprètera Godzilla pour la totalité de l’ère Heisei.
17 et 18 – Godzilla vs Biollante (1989) / Godzilla vs King Ghidorah (1991)
Il fallut 5 ans pour faire une suite au retour de Godzilla, avec un monstre évolutif inédit qui d’une rose a qui ont a greffé les cellules d’une petite fille décédée, dans le but de préserver son âme, et mélangé au sang de Godzilla se transforme en rose géante à mâchoire reptilienne et tentacules nommé Biollante.
De plus, un personnage récurrent de la période Heisei fait sa première apparition : la télépathe Miki Saegusa, qui est capable de lire les pensées de Godzilla et de les influencer.
La confrontation est particulièrement violente inouïe : les tentacules de Biollante transpercent Godzilla et les deux monstres saignent abondamment.
Le scénario est particulièrement délirant mais d’une certaine tristesse en s’éloignant du thème du nucléaire et en s’approchant des questions de la limite scientifiques à ne pas dépasser.
Malgré de bonnes critiques, le scénario trop étrange et les thèmes abordés trop grave ne séduisent pas le public. Cependant il reste un des chapitres les plus originaux et peut être même mélancolique.
A cause des recettes décevantes de Godzilla vs Biollante qui a souffert, selon la Toho, d’un scénario trop complexe, des thèmes abordés trop sombres pour le jeune public et de la concurrence face à Retour vers le futur II, le film est pensé pour un public jeune et tourne autour du concept de voyage temporel. Pour cela ils font revenir un des plus célèbres ennemis de Godzilla, King Ghidorah.
Godzilla va donc devoir affronter son plus grand ennemi mais aussi sa version mécanique, Mecha King Ghidorah le tout en s’attaquant au Japon et mélanger à différents voyages temporels. Cela en fait un film fantastique, amusant et détonant.
19 – Godzilla and Mothra : The battle for Earth (1992)
A la manière du précédent film, un ancien ennemi puis compagnon de Godzilla revient, Mothra tout en se penchant sur un style plus “familial” mais en gardant un Godzilla agressif. A tout ce beau monde s’ajoute un nouvel ennemi, Battra, un autre papillon qui sème la destruction avec qui Mothra va devoir s’allier si elle veut arrêter Godzilla.
Ce film est le dernier dont le réalisateur Ishiro Honda, papa de Godzilla, visitera le plateau car il décédera peu de temps après, à l’âge de 81 ans.
20 – Godzilla vs Mechagodzilla II (1993)
Le studio va continuer sur la même lancé, en reprenant un ennemi classique de Godzilla qu’ils vont remettre au goût du jour, voici donc l’heure de Mechagodzilla !
Ici Mechagodzilla n’est pas l’adversaire mais a été créé par les Hommes pour arrêter Godzilla. Un autre personnage fait son grand retour : Rodan le ptérodactyle accompagné d’un mystérieux œuf qui s’avère être un petit Godzilla, qui semble être pacifique.
D’abord penser comme une conclusion de l’ère Heisei et pour honorer la mort de Ishiro Honda (mais aussi pour éviter de rentrer en conflit avec le remake américain de 1998), Godzilla vs Mechagodzilla va atteindre un équilibre entre le ton sérieux, l’action moderne de l’ère et l’émerveillement poétique grâce à Baby Godzilla.
21 et 22 – Godzilla vs Spacegodzilla (1994) / Godzilla vs Destoroyah (1995)
Pour ce nouvel opus, le studio créé un nouveau monstre doté de pouvoir psychique venu du fin fond de l’espace et né d’un trou noir à partir des cellules de Godzilla : voici SpaceGodzilla !
Il atterrit à Tokyo pour en découdre avec Godzilla et Little Godzilla (le bébé a grandi !) mais les humains sont aussi là en renfort avec M.O.G.U.E.R.A, un robot transformable dérivé de Mechagodzilla. Les points forts du film sont les combats spectaculaires entre les monstres avec un déluge d’effet pyrotechnique et de projectiles cristallins.
Pour célébrer ses 40 ans, Godzilla revient une dernière fois pour mourir face à Destoroyah !
A cause d’une réaction nucléaire souterraine, l’île où vivent nos deux monstres a disparu mais a aussi blessé Godzilla : son cœur déborde d’énergie nucléaire et sa température corporelle augmente, le cœur de Godzilla va exploser et détruire la Terre ! Pour arrêter ça, l’idée est d’utiliser le destructeur d’oxygène (comme dans le premier film) pour tuer Godzilla.
Cependant dans la baie de Tokyo, les retombés du premier destructeur d’oxygène se fait sentir : des particules détruisent la chair des poissons puis évoluent pour former des monstres de taille humaine pour enfin fusionner en Destoroyah, le nouvel ennemi de Godzilla.
Godzilla Junior est lui aussi vivant mais se fera tuer d’une violence sans nom par Destoroyah, Godzilla va alors déchainer toute sa rage pour venger son fils et finir par mourir. Godzilla était le symbole du nucléaire, mais sans colère ni violence, cette fois il est soumis à des force qui le dépassent et ne voulait que protéger son fils puis le venger.
C’est avec tristesse que se termine l’air Heisei, après 7 films où Godzilla qui était le méchant, parfois, mais qui a fini par redevenir ce héros géant.
Période Millenium (1999 – 2004 – 6 films) :
23 et 24 – Godzilla 2000 : Millenium (1999) / Godzilla vs Megaguirus (2000)
Après une pause de 5 ans et pour fêter le millénaire, la Toho décide de sortir un nouveau Godzilla pour l’occasion. De nouveau la chronologie repart, presque, à zéro et va dicter la future tonalité des long-métrages de la période Millenium : mêlant intrigue de sciences fictions et action débridée.
Godzilla change de look : il est réduit en taille et avec des dents acérées ! Ici il incarne une force de la nature qui s’attaque régulièrement au Japon. Le film va faire la part entre humour léger et scènes de destruction saisissante comme si l’ADN de la période Showa était mélangé à celui de l’ère Heisei.
Un vaisseau extraterrestre va se cracher sur Tokyo lors d’une attaque de Godzilla. Utilisant son ADN pour évoluer, ils vont apparaître sous la forme d’un kaiju évolutif, sa dernière évolution se nommant Orca qui va essayer d’engloutir le roi des monstres en entier !
Comme pour la plupart des films de l’ère Millenium, cette nouvelle aventure de Godzilla face à Megaguirus ne prend en compte aucun des films précédents, à l’exception du tout premier film et invente une histoire parallèle. En effet, ils vont changer la fin du tout premier Godzilla, le destructeur d’oxygène ne suffira pas à tuer le monstre et Godzilla reviendra au Japon pour se nourrir de l’énergie nucléaire. De ce fait, le Japon interdira cette énergie et se tournera vers une nouvelle énergie plus propre : le plasma, qui sera aussi à son tour interdit. Des années plus tard, un satellite expérimental va être mis en orbite et va ouvrir un trou noir. Ce trou libérer un œuf qui finira par éclore et dont une nuée de libellules extradimensionnelles, baptisées Meganulas !
A l’issue d’un combat contre les humains et Godzilla, en se nourrissant de l’énergie du monstre, elles vont fusionnées pour former le kaiju Megaguirus, une immense libellule qui vole à une vitesse inouïe et possède un redoutable dard au bout de sa queue hérissée de piquants. Le combat entre les deux monstres fait rage et fait pencher le film vers un esthétique adulte et vers le côté “épouvante” de la franchise.
25 – Godzilla, Mothra and King Ghidorah : Giant Monsters All-Out Attack (2001)
Abrégé par GMK, le film est réalisé par Shusuke Kaneko, qui est connu pour avoir travaillé chez le kaiju concurrent, Gamera, la tortue volante.
De nouveaux il est fait table rase du passé, à part le premier opus, cela fait cinquante ans que Godzilla a été détruit mais les nouvelles générations se comportent avec irrespect et cruauté en oubliant le sacrifice des précédents face au roi des monstres. C’est alors que Godzilla, réapparait et est l’incarnation de la colère de toutes les victimes de l’armée impériale japonaise dans le Pacifique durant la Seconde Guerre Mondiale.
Le fait que leur sacrifice soit ignoré par la culture actuelle a mis leurs esprits en colère et ont ressuscité Godzilla. L’apparition de Godzilla est une véritable vision d’horreur : son regard, sans iris, est vide de la cruauté vengeresse. C’est alors que trois kaiju protecteurs apparaissent : Mothra, Baragon, qui est détruit sans pitié par Godzilla et contre toute attente, King Ghidorah.
De toute la franchise, avec le premier film, GMK est celui qui s’approche le plus d’un pur film d’horreur. Visions spectrales, apparence sinistre et féroce du nouveau Godzilla, narration digne d’un slasher rend le film réellement effrayant. Le film reçoit des critiques dithyrambiques et est souvent classé parmi les meilleurs opus de la franchise.
26 – Godzilla against Mechagodzilla (2002)
Toujours conformément à la formule Millennium, GxMG (abréviation du nom du film) ne fait référence qu’au premier film.
Ce film commence avec un flashback de 1999, où on rencontre le lieutenant Akane Yashiro aux commandes d’un puissant canon pour détruire Godzilla. Mais elle échoue et provoque involontairement la mort de ses camarades. Elle est alors rétrogradée et mise à l’écart par les militaires. Jusqu’au jour où un nouveau projet est mis en route pour détruire Godzilla : créer un immense cyborg à partir du squelette du premier Godzilla de 1954.
Le nouveau Mechagodzilla, surnommé Kiryu (“Machine Dragon”), est mis en fonctionnement et ce n’est autre qu’Akane qui va piloter le cyborg. Malheureusement lors du premier combat contre Godzilla, le cri caractéristique de Godzilla réveille l’ADN contenu dans les os du cyborg et, de son propre chef, va semer la destruction. Akane va devoir alors prouver à ses collègues qu’elle n’y est pour rien lors du combat final contre Godzilla.
Le film va, à la manière de Top Gun, se focaliser sur la vie des pilotes et va ramener l’intrigue du film à une échelle humaine. Il s’agit du film de la période Millennium qui va rapporter le plus et va donc chambouler la formule des films de la période.
27 – Godzilla : Tokyo S.O.S. (2003)
Ce film fait une entorse à la formule Millennium et est la suite directe de GxMG.
On y retrouve les mini-jumelles Shobijin, représentantes de Mothra qui demande au Premier ministre japonais de rendre le squelette du premier Godzilla à l’océan pour arrêter les attaques de l’actuel Godzilla en échange de la protection de Mothra. Le Premier ministre ne fait pas confiance à Mothra et refuse car il ne pourrait plus se défendre sans le projet Kiryu. Il s’en suit alors une bataille entre Godzilla, Kiryu, Mothra et deux larves Mothra à peine écloses.
L’esprit du premier Godzilla qui anima Kiryu va être libéré par un jeune scientifique qui s’est retrouvé coincé à l’intérieur et va emporter avec lui le nouveau Godzilla dans les profondeurs. La dépouille de Godzilla Premier de nouveau à sa place, Godzilla peut donc dormir tranquille. Le film continue d’explorer le thème du souvenir et la nécessité pour l’humanité d’accepter la responsabilité de ses actions.
28 – Godzilla : Final Wars (2004)
Ce film marque la fin de la période Millennium mais célèbre aussi les 50 ans de Godzilla !
De nouveau on fait table rase du passé, Godzilla se retrouve gelé en antarctique mais des kaiju attaquent aux quatre coins du mondes ! Des aliens vont alors les enlever pour libérer la Terre mais ils ne sont pas pacifiques, ils ont déjà commencé à remplacer certains humains. Le seul moyen de les arrêter est de délivrer Godzilla de la glace, il va alors affronter un à un les différents kaiju avant d’arriver au vaisseau mère. Il va combattre la quasi-totalité du bestiaire de la Toho, même Zilla, le Godzilla de Roland Emmerich, y passe !
C’est une véritable lettre d’amour à Godzilla et particulièrement à la période Showa. Les fans se demandent alors, à l’époque, s’il ne s’agit pas du dernier film pour le Roi des monstres !
Période Reiwa (2016 – à Aujourd’hui – 5 films) :
29 – Shin Godzilla (2016)
Après le succès du film produit par Lengendary en 2014, la Toho décide de produire un nouveau Godzilla 100% japonais.
Celui-ci est confié au duo de réalisateurs derrière Neon Genesis Evangelion et ne vont pas faire référence au premier opus mais vont créer une nouvelle origine au monstre plus actuelle, la catastrophe survenue à la centrale nucléaire de Fukushima en 2011. Ce qui va permettre au duo de faire une satire des pouvoirs publics japonais et de leur incapacité à gérer pareille crise.
Ici la créature est la plus grande jamais créée avec différente forme évolutive. La Toho réussit à retrouver la formule qui rendait le film de 1954 si convaincant tout en développant un nouveau look à Godzilla.
Le film remportera le plus haut prix au Japon, l’équivalent de l’Oscar du meilleur film et prouve que la Toho, quand il s’agit de produire un nouveau film Godzilla, est en haut du podium en délivrant un film de S.F. palpitant et terrifiant.
30 – Godzilla Minus One (2023)
Ce dernier film se situe avant le premier de 1954 et se situe en 1947 durant un Japon qui doit se reconstruire à la suite de la Seconde Guerre Mondiale.
Notre héros est un kamikaze déserteur et qui n’a pas eu le courage, à cause d’une peur certaine, de tirer sur un Godzilla primitif qui finit par tuer ses camarades. Godzilla représentera alors ses hontes, sa peur et sera hanté par lui.
Godzilla, dans une version plus conventionnelle, revient pour détruire le Japon, notre cher héros va devoir tout faire pour pouvoir l’arrêter. Le résultat est un film très puissant qui remportera l’Oscar 2024 des meilleurs visuels.
En attendant, comme de nombreux fans, on espère voir fleurir de nouveaux long-métrages avec le grand Godzilla d’ici les prochaines années !
Je vous laisse découvrir l’exposition ainsi que les films Made in Usa que beaucoup d’entre vous doivent connaître, en découvrant les affiches de l’exposition adapté pour le format site web.
Bonne lecture !