Arts et CréatifsInterview du jour

Interview : Cathy Delanssay et ses drôles de Demoiselles

Cathy Delanssay est illustratrice depuis près de vingt ans pour l’édition, de l’album jeunesse aux ouvrages de développement personnel tels que des oracles et des jeux divinatoires. Originaire de Douai, l’artiste a adopté la côte d’Opale, mais surtout, le boulonnais, pour savourer la vie près la mer et y puiser l’inspiration.

Rencontre avec cette artiste aquarelliste, qui a accepté de répondre à nos questions, tout en proposant ses créations lors d’une exposition, porté par notre association Mashalaw, au sein du Kawa Coffee House.

Cathy Delanssay, Artiste Aquarelliste

Bonjour Cathy ! Pour commencer, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Cathy, j’ai 46 printemps, je suis originaire de Douai, j’ai vécu à Paris puis Lille avant de venir m’installer à Boulogne-sur-Mer. Je suis illustratrice et je jongle avec un job en restauration et mes projets personnels.

Qu’est-ce qui a suscité ton intérêt pour l’art ? Qu’est ce qui t’a donné envie de te lancer dans le domaine créatif ?

Mon plus vieux souvenir remonte vers mes 6 ou 7 ans quand j’ai eu des livres de contes dont un d’Andersen avec de superbes illustrations. Je me revois scruter les dessins pendant de longs moments  et je me souviens que j’avais envie « de faire pareil ».

Plus tard c’est devant le petit écran et dans les livres sur la peinture que se sont produites de belles choses. Vers 12,13 ans j’ai totalement plongé dans cette passion du dessin à travers certains mouvements de la peinture, la sculpture et les graphismes de mangas qui ont été une véritable révélation. Dans les années 80/90, les dessins-animés comme Ulysse 31, Candy, Lady Oscar, Sailor Moon ou encore Saint Seiya m’avaient marquée par leur beauté graphique et je m’intéressais alors au travail des artistes japonais à l’origine de ces dessin-animés.

J’ai pu découvrir leurs techniques, toutes en tradi à l’époque, j’essayais de l’analyser, j’observais énormément d’art-books. Je me suis donc mise à dessiner avec ferveur durant mes années collège, tous les jours après (ou pendant) les cours. Je garde aussi de merveilleux moments d’émotions en découvrant la magie de l’aquarelle et en dévorant les livres d’art à la bibliothèque. Bref, ces années furent celles de l’apprentissage, ce qui m’a permis d’en faire mon métier.

Lors de ton exposition au Kawa, ainsi que sur tes réseaux, on a pu découvrir les visages de femmes aux yeux fermés, peux-tu nous expliquer un peu ton univers ?

Je pense qu’elle est d’ordre méditatif ou quelque chose comme ça. Dans mes dessins, tout y est calme, dessiner est pour moi une bulle face à ce monde parfois terrifiant. C’est une pause et je pense que mes personnages se posent eux-aussi pour être en paix avec eux-même.


Peux-tu nous décrire ta façon de travailler ?

Je dessine moins aujourd’hui car j’ai une autre activité qui me prend du temps. Ma passion a évolué vers plus de sérénité et je ne cherche plus à relever des défis techniques que je me lançais de base dans le passé. Avant, je m’acharnais, et c’était très épuisant. Ma passion était dévorante de l’intérieur, c’était une obsession. Désormais, si j’ai envie d’aquarelle, je fais de l’aquarelle, si c’est juste du dessin, idem, etc… Parfois ce sont des expériences graphiques ratées, parfois je n’ai pas envie de créer, mais ce n’est pas grave. J’essaie de suivre le flow de mes envies sans me brusquer. Une passion doit rester un plaisir et nous apporter énergétiquement de bonnes choses, pas le contraire. Il faut donc rester soi-même, s’écouter et j’ai mis bien longtemps à comprendre cela.

Comment te viennent les idées ?

De beaucoup de choses de la vie mais au final je me recentre toujours sur un sentiment de calme intérieur. La dualité est pénible et ne fait que nourrir des émotions négatives. J’ai tendance à être inspirée par la nature, la connexion avec elle et les éléments. Cela est essentiel pour moi, j’aime simplement dessiner l’instant, léger, un peu à la façon d’un haïku, j’aime cette idée.

Pourquoi avoir choisi de venir vivre sur la Côte d’Opale ?

Pour la mer et tout ce qui la concerne de près ou de loin. Et puis j’ai toujours été attirée par l’eau en général, les mondes aquatiques… Et pour cet horizon magnifique côté terre et mer.

Quelles sont tes sources d’inspirations, pourrais-tu citer deux/trois artistes ou personnes que tu admires ?

C’est dur de choisir car j’en aime tant d’époques différentes, alors que je vais retourner aux sources : Chagall, Klimt et Yumiko Igarashi.

Mon Oracle Magique – Les Fées, Édition HACHETTE

Que dessinais-tu quand tu étais plus jeune ?

Des femmes en général avec cette sorte d’innocence proche de  la nature… d’ailleurs ça n’a pas changé, simplement parce que j’y vois la beauté.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un.e jeune artiste qui souhaite se lancer dans le milieu de l’édition ?​​

– Démarcher les éditeurs qui sont en lien avec votre travail et ne pas envoyer de projets au hasard. Se renseigner sur la maison d’édition, comprendre sa « philosophie ».

– Savoir ravaler son ego face à la critique et être ouvert (pour les commandes) car si on vous demande des modifs, c’est qu’il y a une bonne raison chez le client. (D’ailleurs, ça m’a longtemps joué des tours)

-Être prêt à devoir dessiner des choses qu’on a pas forcément envie ( pour les commandes toujours)

– Si possible avoir un boulot alimentaire ou en lien avec votre passion à côté car vivre de l’édition est très difficile.

As-tu des projets en cours ? Si oui, peux-tu nous dire quelques mots sur tes prochains projets ?

En ce moment je travaille sur les matelotes et les bains de mer au début du XX ème siècle. Ce sera une série d’aquarelles et techniques mixtes numériques que je présenterai en août sur les quais lors de « Les peintres dans la rue ». Action à laquelle je participe, avec le soutien de Lawrence, qui a proposé mon travail à Mme LEDEIN Maryvonne qui est élue à la ville de Boulogne-sur-mer. (Note de Cathy : Il y a décidément beaucoup d’eau dans cette interview).

Est-ce que tu vas redessiner la mascotte Boulogne Man dans ton style, parce qu’on aimerait beaucoup voir ta version ?

Je pense que ça peut être intéressant. (Ndlr : Peut-être une Boulogne Woman en prévision).

Et pour finir, penses-tu que le Kawa Coffee House est un lieu de vie parfait pour les créatifs ?

Je l’ai découvert récemment et c’est un endroit vraiment sympa et cosy ! Je n’ai pas encore eu souvent l’occasion d’y rencontrer d’autres artistes, à cause de mon emploi du temps, mais ce serait sûrement très chouette.

Merci à Lawrence, président de l’association Mashalaw, pour l’interview et surtout l’exposition, mais aussi, je tiens à remercier le gérant du Kawa d’avoir accueilli mon travail sur ses murs. (Ndlr : Collaboration du Kawa Coffee House et de l’Association Mashalaw : ensemble pour partager les artistes du boulonnais).

Où retrouver Cathy DELANSSAY sur l’internet ?

Cliquez sur le réseau social de votre choix : INSTAGRAMAcheter ses ORACLES / Voir son BOOK


On profite de la fin de cette interview pour vous annoncer que nous continuons nos actions culturelles dans la région, mais aussi, que la billetterie de notre grande action culturelle et numérique, la BOULOGNE GEEK FESTIVAL, est ouverte : Cliquez-ici pour acheter vos billets en avance.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *