Interview : Morgan The Slug et ses créatures de poches illustrées
Grand habitué des salons et des conventions dans la région, Morgan The Slug, de son vrai nom Morgan NORMAND, vient de terminer sa dernière exposition au sein du Kawa Coffee House à Boulogne-sur-mer.
Passionné par le dessin et la BD, Morgan The Slug découvre l’univers des blogs BDs en 2009 et se lance dans l’aventure en ouvrant son propre blog afin de se consacrer au dessin et ainsi, nous pondre deux super bande dessinée intitulé : Rescue The Princess.
Rencontre avec Morgan The Slug, ce dessinateur nouvelle génération, qui a accepté de répondre aux questions de notre association, rien que pour vous.
Bonjour Morgan ! Pour commencer, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je suis Morgan, un jeune escargot de 30 printemps. Originaire de Douai j’ai atterri à Lille au cours de mes études de chargé de projet culturel. Moitié illustrateur et moitié chargé d’actions culturelles, j’aime surtout parler d’art avec tous types de publics, que ce soit pendant un festival bd ou lors d’une exposition d’art contemporain.
Qu’est-ce qui a suscité ton intérêt pour l’art ? As-tu des antécédents scolaires ou un passé qui t’a amené à partager ta passion ?
J’ai toujours aimé dessiner, petit, c’était mon moyen de canaliser mon trop plein d’énergie et d’imagination. J’ai eu la chance d’avoir une famille qui m’a toujours soutenu dans ma pratique et par la suite des professeurs d’arts plastiques aux collège et lycée qui m’ont aussi encouragé dans cette voie. Ces mêmes professeurs, très engagés envers leurs élèves, ont régulièrement organisé des sorties et voyages scolaires (à Florence,Londres, ou encore à la rencontre d’artistes en atelier) ça a vraiment participé à construire mon intérêt et ma curiosité pour l’art de manière générale. Je ne me considère pas comme un prodige du dessin, mais j’ai toujours eu envie de raconter des histoires, l’illustration a été le moyen que j’ai trouvé pour ça. Aujourd’hui, j’essaye à ma petite échelle d’encourager aussi les jeunes créateurs à poursuivre et persévérer dans leur art.
Tu adores les pokémons, les super-héros, les références fantasy. On ressent pourtant un style totalement opposé, plutôt cartoon dans tes œuvres, qu’est ce qui t’a poussé à travailler dans ce style plutôt qu’un autre ?
J’ai grandi avec les dessins animés, de Pokémon au Looney Tunes. Si on pouvait remettre la main sur mes carnets de primaire on y trouverait sûrement des pages remplies de copies de Pokémon, des Bugs Bunny et autres Daffy Duck. Ca et les vraies fausses aventures de Jésus en bd dans un obscur cahier de catéchisme… J’aime énormément le côté décalé et l’humour absurde qu’on retrouve chez les Looney Tunes ou encore plus chez Tex Avery. Avec un personnage cartoon on peut réussir à faire rire le lecteur mais aussi parler de sujets plus sérieux sans avoir le côté plombant d’un dessin réaliste. J’aime aussi la liberté artistique que permet ce style, un personnage peut avoir un visage très minimaliste et dans la case d’après avoir des traits ou une grimace qui déforment complètement son visage. C’est un style très fluide qui permet pas mal d’expérimentation graphique.
Peux-tu nous décrire ta façon de travailler ?
Quand je commence un dessin, je ne sais jamais quand je vais le finir. Je me disperse, procrastine et finit bien souvent dans le stress et l’urgence. Je n’ai pas choisi l’allégorie de l’escargot par hasard, je suis très long et j’ai tendance à faire pas mal de zig zag pourtant, j’arrive toujours à bon port ! La régularité dans mon travail est un des points que j’essaye d’améliorer. L’illustration est un métier d’ermite par moment et ça peut être difficile de se mettre soi-même des contraintes. J’essaye de faire en sorte que le dessin reste quelque chose qui me passionne et ça, même quand il s’agit d’un travail de commande pour une entreprise ou un particulier avec le lot de contraintes qui accompagnent ce genre de projets.
Comment te viennent les idées de tes séries d’illustrations ?
Souvent complètement par hasard, sous la douche, en faisant mes courses ou en travaillant sur tout autre chose. Je tiens à jour une liste “de dessin à faire” mais je dois bien avouer que sur cette liste certains ne verront jamais le jour !
Les céréales, avant ou après le lait ?
Avant…. le café.
Partages-tu tes créations avec des artistes/auteurs avant de te lancer dans ton processus de création ou avant de les poster sur tes réseaux sociaux ?
De plus en plus, ça m’arrive de travailler en direct sur Twitch. Certaines fois, en fonction des commentaires dans le chat l’illustration peut prendre un chemin tout à fait différent de mon idée de base.
Quelles sont tes sources d’inspirations, pourrais-tu citer deux/trois artistes ou personnes que tu admires ?
En vrac, Terry Pratchett pour son sens du non-sens et sa manière brillante de réinventer les codes de l’heroic fantasy. Pendleton Ward et Rebecca Sugar pour avoir écrit Adventure Time qui a été un gros tournant sur ma manière d’aborder l’écriture jeunesse. Et plus récemment j’ai découvert le travail en bd de Nuria Tamarit et Amélie Fléchais dont je suis totalement admiratif.
Petite question : Travailles-tu avec ou sans musique ? Si oui, lesquelles ?
Avec, toujours. C’est souvent du gros rock des années 70/80 Led Zeppelin ou Gun N’Roses. Parfois, des musiques de films aussi.
Bien que tu sois encore jeune, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un.e jeune artiste qui souhaite se lancer dans la création ?
Ne pas essayer de griller les étapes. C’est important de se fixer des petits challenges et d’augmenter petit à petit ce qu’on est capable de faire. C’est assez facile de se décourager et d’abandonner sa pratique quand on vise trop haut en se comparant à ce que font les autres. Encore aujourd’hui, ça m’arrive d’être frustré et de me dire que certains artistes sont beaucoup plus talentueux que moi, que je n’arriverai jamais à leur niveau de détail, mise en couleur etc. Et puis, je regarde le chemin que j’ai parcouru, depuis mes premières bd sur blog, à mes premières publications à ce que je suis capable de faire aujourd’hui.
Parce qu’on est curieux, peux-tu nous dire quelques mots sur tes travaux en cours et tes prochains projets ?
Ma priorité c’est de finir le tome 3 de Rescue the Princess. J’ai sorti le premier tome en 2015 pour apprendre à faire une bd de A à Z et presque 10 ans (outch) plus tard je voudrais avoir l’album qui clôture l’aventure des ces personnages mais aussi ma propre aventure en tant que dessinateur. Je voudrais qu’on voit l’évolution des personnages mais aussi toute la maîtrise graphique que j’ai pu acquérir entre temps.
Est-ce que tu vas redessiner la mascotte de la BGF : « Boulogne Man » dans ton style, parce qu’on voudrait trop voir ta version ?
Rien que pour pouvoir dire Kamoulox je veux bien réinterpréter Boulogne Man à ma sauce !
Et pour finir, seras-tu présente à la Boulogne Geek Festival les 14 et 15 octobre 2023 à Boulogne-sur-mer ? Si oui, que vas-tu proposer lors de l’évènement ?
Oui, s’il y a du café 🙂
Où retrouver Morgan The Slug sur l’internet ?
Cliquez sur le réseau social de votre choix : FACEBOOK / INSTAGRAM / KO-FI / TWITCH
On espère que cette interview de Morgan The Slug vous a plu, d’autres vont arriver en attendant la Boulogne Geek Festival en octobre 2023. On vous laisse regarder les différents liens (ci-dessus) pour suivre Morgan The Slug, et ainsi liker ses posts et ses futurs posts. Vous pourrez aussi le retrouver lors de la BGF comme vous avez pu le lire dans cette interview, alors, tout comme Morgan The Slug, on espère vous y voir !